Pneus lumineux

A l’époque où les rues de centaines de villes étaient éclairées par des néons futuristes, le géant américain du secteur du pneumatique s’interrogeait sur l’idée de donner aux pneus ce même chic avant-gardiste. En 1961, la marque Goodyear a présenté un prototype de pneus lumineux.

Les commentaires les plus enthousiastes appelaient cette invention « pneumatiques du futur »
Les pneus, réalisés en polyuréthane, étaient éclairés par dix-huit petites ampoules montées dans la jante. Ces pneus expérimentaux ont été testés à une vitesse de 100 km/h, mais, malgré le succès des essais, n’ont jamais été produits en masse.

Pneus lumineux  Goodyear (source: carthrottle.com)

Pneus lumineux  Goodyear (source: carthrottle.com)

Vu d’aujourd’hui, les raisons semblent évidentes. Premièrement, un prix élevé.
Deuxièmement, après l’introduction de cette invention, le code de la route aura dû être modifié dans ses articles relatifs à la sécurité des conducteurs. Les roues lumineuses, de manière significative et tout à fait inutilement, auraient détourné l’attention des usagers de la route. Troisièmement, des doutes ont été émis sur la fiabilité de l'invention (probablement pour changer une moindre ampoule grillée, il aurait fallu démonter le pneu). Et le dernier argument, mais pas le moindre, c’était l’incertitude sur l'adhérence d'un tel pneu sur sol mouillé.

Omni Wheel

Un pneu permettant de rouler latéralement ? Il y a quelques années, Omni Wheel a été présenté par son inventeur, le canadien William Liddiard, fondateur de la société Liddiard Wheels. D'après lui, c'était le meilleur remède aux problèmes de stationnement dans les villes encombrées, une excellente solution aux difficultés des voitures dont le rayon de braquage est limité.

L'invention de Liddiard était un système composé d'une jante et d’un pneu spécifiques. Pour rouler latéralement, le pneu, grâce à un moteur incorporé, se déplace latéralement.  

La vitesse ? 1,5 km/h à peine, mais c'est suffisant pour se garer confortablement dans un endroit trop exigu pour y faire un créneau traditionnel.

Omni Wheel

Omni Wheel (photo: wikipedia.pl)

Omni Wheel est resté une curiosité pour les médias. Sa conception n’a pas suscité d’intérêt chez les fabricants de pneus et… c’est compréhensible. Bien que Liddiard garantissait que les caractéristiques de ses pneus étaient proches de celles des pneus classiques, il était difficile d’imaginer comment résoudre le problème de la surface réduite de contact avec le sol ou celui du dessin et de la stabilité de la bande de roulement. Omni Wheel partagera probablement le sort des pneus lumineux et ne dépassera jamais le stade de prototype. 

Parccar – cinquième roue de la charrette

Dans les années 50, un système similaire à celui d’Omni Wheel a été testé par deux constructeurs automobiles. En 1951, élaboré par son inventeur Brooks Walker en collaboration avec la société Firestone, un prototype monté sur un modèle populaire de Cadillac a été présenté sous le nom de « Parccar ». Placée dans le coffre de la voiture, une roue de secours spéciale, montée perpendiculairement aux autres roues, pouvant être abaissée lors de l’opération de stationnement, permettait au véhicule de se déplacer latéralement. « Cette invention réduira à 9 secondes le temps nécessaire pour se garer, et ce, même dans des conditions difficiles » - disaient les critiques.
Le problème ? La roue et son mécanisme occupaient presque tout le volume du coffre. Même dans une Cadillac.

Packard Cavalier de 1953

Packard Cavalier de 1953 (photo: piximus.com)

Deux ans plus tard, une version améliorée de ce dispositif a été testée dans une Packard Cavalier. La cinquième roue a été placée à l'extérieur du coffre. « Parccar » n’a jamais été mis en fabrication, même limitée.

Pneus neige avec bandes antidérapantes

Spacetourer Hyphen, le concept-car Citroën de l'année dernière est la combinaison d’un mini van, d’un SUV et d’une mini-fourgonnette. Les designers de Michelin ont contribué au caractère avant-gardiste de ce véhicule. Spacetourer est équipé de pneus exceptionnels, chacun doté de cinq bandes élastomères amovibles qui dans des conditions climatiques difficiles auraient amélioré considérablement leur adhérence. Quant aux conditions difficiles, nous pensons à la neige, aux congères et à l'hiver rigoureux. Il reste que Michelin n'a jamais expliqué clairement comment fonctionne son système de bandes, quels sont ses avantages ni quelles sont les perspectives qu’il soit exploité ou amélioré un jour.

Citroën Spacetourer Hyphen

Citroën Spacetourer Hyphen (photo: citroen.pl)

Il est probable qu’il restera à jamais au stade de concept. Il suffit de regarder le sort des « chaînes automatiques de Gross ». Il y a quelques années, Peter Gross, un inventeur tchèque, a mis au point un dispositif qui se monte sur une roue comme un enjoliveur. Quatre bras télescopiques télécommandés entourent le pneu en lui conférant une meilleure adhérence, même sur de la glace. Aujourd’hui, Gross envisage une production indépendante de ses « chaînes automatiques » car aucun parmi les importants fabricants de pneumatique n’a été intéressé par son invention.

Brosses de protection pour pneus

Brosses de protection ? Au premier regard, cela semble être une blague ou une invention artisanale simple. Seulement, il y a quelques décennies, les concepteurs dans l’industrie automobile en plein développement, avaient des idées surprenantes.

Par exemple, en 1931, le magazine « Popular Mechanics »  proposait une solution fantasque au problème des conducteurs fuyant le lieu d'accident. Elle consistait à installer dans le pare-chocs de la voiture un cache qui au moment de l’accrochage, libèrerait des jetons portant le numéro d’immatriculation et les coordonnées du conducteur du véhicule. Quatre ans plus tard, le même magazine vantait le « sac pour chien », un dispositif  dédié à ceux pour qui la propreté parfaite de l’habitacle était une préoccupation première. L’invention consistait à faire voyager l’animal dans un sac monté à l’extérieur du véhicule. La propreté de la voiture préservée et l’occasion pour le chien … de prendre une bouffée d'air frais pendant le voyage, étaient présentées comme les atouts de cette solution.

Mais, revenant à nos brosses de protection pour pneus. Il y a cent ans, mais aussi, il y a quelques décennies, la courte durée de vie des pneus constituait un problème d’envergure pour le transport individuel et collectif. Premièrement, la résistance des pneus était incomparable à celle d’aujourd'hui. Deuxièmement, remplacer un pneu crevé nécessitait non seulement du temps, mais aussi le savoir-faire d'un mécanicien qualifié. Un dispositif censé dégager la route devant les roues d’une voiture : éloigner les clous, les éclats de verre ou autres objets tranchants, pourrait-il contribuer à prolonger la durée de vie des pneus ? Certainement pas au point imaginé par ses inventeurs, car la cause principale de la faible résistance des pneus, de quelques milliers de kilomètres à peine (les principaux fabricants de l’entre-deux-guerres déclaraient que leurs pneus pouvaient parcourir entre dix et vingt mille kilomètres), était la qualité déplorable des routes. Et aucune brosse ne serait en mesure d’éliminer les irrégularités, les bosses ou les cailloux de la chaussée en graviers.